S’il est soigneusement réalisé, l’hivernage maintiendra le bateau en bon état et facilitera d’autant la remise en service de printemps. L’hivernage fait aussi partie de la maintenance préventive car l’humidité, le gel et les tempêtes hivernales peuvent engendrer des dommages au bateau et accélérer fortement son vieillissement. Dans la mesure du possible, il est toujours préférable de sortir le bateau de l’eau. De plus, pour les coques en polyester, des mises au sec régulières permettent au stratifié de sécher chaque année durant quelques mois et cela peut retarder l’éventuelle apparition d’un phénomène osmotique.
Hiverner à flot : pour les bateaux qui passent l’hiver à flot, une surveillance aussi régulière que possible est indispensable, surtout lors de mauvaises prévisions météo. En prévision des tempêtes hivernales, bloquer la barre et installer suffisamment de défenses bien placées pour éviter tout risque d’avarie sur la coque. Doubler les amarres, les protéger sur les zones de ragage avec des morceaux de flexible et contrôler périodiquement leur état. Installer éventuellement des amortisseurs d’amarres. Ecarter les gardes de la coque pour que le ragage n’endommage pas le gelcoat ou la peinture. Fermer toutes les vannes de passe-coque. Contrôler l’état du presse-étoupe, du joint d’arbre d’hélice ou joint de sail-drive. Par mesure de sécurité préventive, ils doivent d’ailleurs être périodiquement remplacés. Contrôler l’état et la charge des batteries. Contrôler le bon fonctionnement des pompes d’assèchement automatiques.
Hiverner au sec : lors du grutage de mise au sec, le positionnement correct des sangles sur la coque est très important et il faut accorder une attention particulière à l’emplacement de l’arbre d’hélice, du sail-drive et des capteurs de passe-coque. Nettoyer la carène immédiatement après la sortie de l’eau car ce sera beaucoup plus facile avant que les coquillages et salissures ne sèchent. Caler soigneusement le bateau sur son ber. La quille qui est la partie la plus solide de la structure, doit reposer sur une semelle en bois afin que le ber ne supporte pas tout le poids de la coque. Vérifier que le bateau est à niveau et que l’eau de pluie puisse s’écouler librement du pont et du cockpit. Installer des protections entre la coque et les patins du ber. Régler l’emplacement des patins de manière à ce que ceux-ci s’appuient sur une partie solide de la coque dans une zone renforcée par une cloison, une varangue ou une membrure. Si le bateau est entreposé au sec dans une zone très exposée aux tempêtes, l’amarrer au sol afin d’éviter qu’il ne tombe du ber lors d’un gros coup de vent. Débarquer les batteries pour les entreposer à l’abri et les charger régulièrement. Le meilleur des hivernages se fera sous hangar, c’est plus couteux mais cela conservera le bateau en très bon état.
Soigner le gréement : dégréer les voiles, les nettoyer et les ranger dans un local bien ventilé. Pour stocker les voiles, les rouler bien large, éviter de les plier et leur laisser de l’espace sans les superposer l’une sur l’autre afin de ne pas endommager la fibre. Le gréement courant (drisses, écoutes, balancines, bosses de ris, …) ne doit surtout pas rester à poste. Il faut l’enlever et le remplacer par des messages dans le mât pour prolonger sa durée de vie et son bel aspect. Au pire si l’on n’a vraiment pas envie de le remplacer par des messagers, rassembler le gréement courant au pied de mât et le protéger au mieux dans des sacs solides après l’avoir rincé et séché. Contrôler l’état du gréement dormant et lubrifier les ridoirs. Rincer et lubrifier les enrouleurs.
Sur le pont : démonter le taud de descente et le bimini et comme pour les voiles, les stocker à l’abri après les avoir nettoyés. Nettoyer l’annexe et la stocker à l’intérieur. Débarquer l’armement de sécurité, le contrôler et en profiter pour faire réviser le radeau de survie. Rincer le mouillage à l’eau douce. Rincer le pont et tout l’accastillage (guindeau, winches, bloqueurs, poulies, rails, hublots, panneaux de pont, …). Les protéger au mieux après les avoir lubrifiés avec un produit non salissant. Protéger les afficheurs électroniques.
A l’intérieur : bien ventiler le bateau et installer des déshumidificateurs. Vider et nettoyer les coffres, les équipets et les réfrigérateurs. Les laisser ouverts pour une bonne ventilation. Soulever les planchers, nettoyer et sécher les fonds. Stocker les coussins dans un endroit sec. S’ils restent à bord, ils doivent être correctement ventilés sur toutes leurs faces. Déconnecter les appareils électroniques afin de les stocker au sec. Vidanger les réservoirs d’eau douce et le chauffe-eau. Hiverner le circuit d’eau douce et les wc marins avec un produit écologique et non toxique. Vidanger le réservoir à eaux noires. Traiter les circuits électriques contre la corrosion.
A propos du moteur : procéder à l’entretien complet (vidange, remplacement des filtres à huile et à carburant, graissage, lubrification, remplacement des pièces usées, …). En prévention du gel, contrôler l’état et le niveau du liquide de refroidissement du circuit fermé. Rincer le circuit eau de mer à l’eau douce puis au Stopsel afin d’éliminer au mieux les dépôts de sel dans le circuit de refroidissement. Hiverner le moteur avec un lubrifiant de stockage. Traiter les éventuelles traces de corrosion. Afin de protéger la mécanique contre la corrosion, la lubrifier à l’aide d’une fine huile de protection en aérosol. Effectuer le plein de carburant afin d’éviter la condensation dans le réservoir et y ajouter éventuellement un additif de stockage.
Bon à savoir : dans le manuel du propriétaire, le constructeur offre beaucoup d’informations, de conseils et d’illustrations relatifs à l’entretien et à l’hivernage du bateau. Pensez à le lire attentivement. Concernant les produits et lubrifiants d’hivernage et les produits de nettoyage et d’entretien du bateau, il en existe de toutes sortes et pour toutes les utilisations. Consultez votre chantier ou votre fournisseur d’accastillage, il pourra vous conseiller efficacement pour chaque produit à utiliser.