Des valeurs allant du simple au double pour deux bateaux d’occasion identiques et du même âge ? C’est possible.
A l’inverse des constructions amateurs ou des bateaux très spécifiques, un bateau de plaisance de grande série possède souvent une cote moyenne qui est établie de manière générale sur base de son âge, de sa qualité de construction, de sa valeur à neuf, de sa notoriété et de l’orientation du marché de l’occasion à un moment bien précis. Dans cette cote moyenne, l’on considère que le bateau est en bon état général, sans trop d’options et qu’il a navigué selon une utilisation et une périodicité que l’on qualifie de normale. Hors de ces critères méthodiques s’ajoutera souvent l’aspect émotionnel déterminé par la passion du plaisancier pour tel ou tel bateau et cela, ce n’est bien entendu pas chiffrable. Malgré cette cote moyenne, la valeur de plusieurs bateaux d’occasion du même modèle et du même âge est très variable et celle-ci peut parfois même être chiffrée du simple au double.
Explication : considérons un exemple pouvant être rencontré à bord de deux voiliers identiques et de la même année dont la cote se situerait aux environs de 50.000 €.
La visite du premier bateau d’occasion révèle que l’entretien a été négligé. L’intérieur est mal ventilé, les entretiens et les remplacements périodiques recommandés n’ont pas été effectués, des voies d’eau par le pont ont endommagé les menuiseries, les deux voiles basiques d’origine sont usées, l’électronique est vétuste et ne fonctionne pas bien, le moteur a souffert des négligences et un talonnage a engendré des avaries structurelles aux varangues.
Le second bateau par contre, présente un état impeccable. Le propriétaire est méticuleux, l’intérieur est propre et sec, le gréement dormant a été remplacé récemment, il est équipé d’un jeu de voiles neuf avec spi et diverses voiles d’avant, le pack électronique est complet et récent, il possède un radeau de survie révisé et le moteur a été soigneusement entretenu.
Le calcul d’évaluation de ces deux bateaux sera clair. De la cote moyenne du premier bateau seront déduites les moins-values telles que les frais de réparations structurelles avec dépose du lest et réfection des varangues, les frais inhérents aux négligences comprenant la recherche et le colmatage des voies d’eau, la réfection de l’intérieur, un forfait calculé au pourcentage sur le gréement dormant, les voiles et l’électronique ainsi qu’une révision complète du moteur. La simulation des frais de réparation et de remise en ordre du premier bateau se chiffrera à une moins-value de 20.000 €. Inversement, à la cote moyenne du second bateau seront ajoutées les plus-values telles que le jeu de voiles neuf complet, le pack électronique et le radeau de survie. La simulation de cette plus-value se chiffrera à 10.000 €. La valeur du premier bateau nécessitant une réfection quasi complète sera par conséquent revue à la baisse et établie à 30.000 € tandis que le second bateau en excellent état et bien équipé pourra être chiffré à 60.000 €.
Note : les chiffres mentionnés sont de simples exemples explicatifs et ne peuvent être considérés comme un tarif fixe. Les montants de réparation, d’entretien ou d’équipement seront bien entendu calculés au cas par cas par le chantier qui s’occupera de la remise en état du bateau.